Père de la révolution cubaine, Fidel Castro, décédé ce samedi 26 novembre à l’âge de 90 ans à La Havane, a mis en place un véritable système social.
Avec des ressources très limitées, Fidel Castro a mis en place une politique de santé efficace : investissements dans la recherche, accès aux soins pour tout le monde ou encore gratuité de la santé inscrite dans la Constitution.
Avec cette politique, Cuba réussit à atteindre des indicateurs de santé qui approchent et parfois dépassent ceux d’un pays riche. Le taux de mortalité infantile, par exemple, est l'un des plus bas d'Amérique latine. Quant à la fameuse réputation des médecins cubains, ce n'est pas seulement une propagande socialiste ! Le gouvernement castriste a littéralement « exporté » des médecins dans plusieurs pays de la région, dont le Venezuela et le Brésil.
Lutte contre l’analphabétisme
Autre secteur reconnu pour son excellence : l'éducation. Dès la révolution de 1959, l’école cubaine a eu pour but l’éradication de l’analphabétisme, qui touchait notamment les zones rurales.
Pour ce faire, Fidel Castro a développé un système scolaire centralisé, gratuit pour tous. Ce système a bien fonctionné jusqu'à la disparition de l'Union soviétique et de l'aide économique assurée par Moscou. L'effondrement du bloc communiste a provoqué une grave crise du système cubain, que même le père de la révolution a reconnu.
Dans une rare interview accordée à la presse américaine, « El comandante » a admis la faillite du système économique, contrôlé par l'Etat. « Le modèle cubain ne marche même plus pour nous », a expliqué le lider maximo en 2010.
Une modernisation avec Raul Castro
Depuis juin 2014, une loi de modernisation de l'économie cubaine favorise les investissements étrangers sur l'île. Ils s'élèvent désormais à 12% du PIB et l'objectif des autorités cubaines est d'atteindre 20% du PIB.
Dans la zone spéciale de développement de Mariel, à 45 kilomètres à l'ouest de La Havane, des conditions fiscales avantageuses sont offertes aux groupes étrangers. Bouygues, Unilever ainsi que des entreprises coréennes, belges ou espagnoles y sont installées.
Un blocus depuis 1962
Le blocus économique commercial et financier maintenu par les Etats-Unis depuis 1962 entrave encore ce développement. Mais, de moins en moins, en raison des assouplissements consentis par l'administration Obama. Et les croisiéristes américains en profitent déjà largement.
Par ailleurs, Cuba a permis, au cours des dix dernières années et avec l'arrivée au pouvoir de Raul Castro, l'émergence d'un petit entrepreneuriat local. Mais le régime est réticent à libéraliser davantage le secteur privé cubain.
Enfin, les mauvaises habitudes liées à une bureaucratie tatillonne entravent encore la croissance d'une économie qui bénéficie pourtant d'un fort potentiel de développement en raison du retard accumulé ces dernières décennies.