Qualifié par certains de mariage infernal, cette union entre un groupe de pharmacie célèbre pour l'invention de l'aspirine et un fabricant de pesticides dits « tueurs d'abeilles » soulève de nombreuses critiques, notamment en Allemagne, un pays où l'opposition aux OGM est farouche. Certains agriculteurs, quant à eux, craignent pour leur approvisionnement en semences, engrais et pesticides, de devenir dépendant d'un seul fournisseur.
Mais cette fusion témoigne d'un monde de la chimie en pleine concentration. Confrontés à la chute des prix des matières premières agricoles, les agriculteurs ont vu leurs revenus baisser, et leur consommation d'engrais a baissé, elle aussi. Cela a incité les industriels à chercher des solutions. Les Américains Dow Chemical et DuPont ont décidé de se marier, et le Chinois ChemChina a jeté son dévolu sur Syngenta. Avec pour seul objectif : sauver leurs profits.
Le problème, c'est que Monsanto, devenu bête noire des écologistes, a perdu un tiers de sa valeur boursière, et ses ventes de semences de maïs et de soja transgénique plongent aux Etats-Unis et au Brésil. Son herbicide phare à base de glyphosate est jugé cancérigène, et certains pays, dont la France n'en veulent plus. Pas sûr qu'en achetant son concurrent, Bayer y trouve son compte.