Des molécules toxiques dans les cosmétiques

Appliquer du vernis à ongles, se brosser les dents, étaler sur son visage une crème de jour, ces gestes de la vie quotidienne ne seraient pas toujours inoffensifs. Que contiennent vraiment le dentifrice, les produits de beauté, les shampoings ou encore les lingettes pour bébé ? l’Union fédérale des consommateurs, l'UFC-Que Choisir, a testé 185 produits d’hygiène du quotidien. Résultat : 27 contiennent des produits irritants, 62 des substances allergisantes et 101 des perturbateurs endocriniens, c’est-à-dire qui dérèglent le fonctionnement des hormones.

Pour s’y retrouver, l’association de défense des consommateurs publie sur son site la liste de ces 185 produits et invitent les consommateurs à réagir et à ne plus acheter certaines marques.

Olivier Andrault est chargé de mission auprès de l'UFC-Que Choisir, il explique que « toutes ces substances étant légales, faute de réglementation européenne adéquate, le seul moyen d’agir est de faire pression sur les fabricants à travers les actes d'achat des consommateurs ».

UFC-Que Choisir tire également la sonnette d'alarme concernant des produits contenant des parabènes (conservateurs), également perturbateurs endocriniens, présents par exemple dans deux dentifrices dont un pour enfants.

Des mentions marketing faussement rassurantes

Pire, huit marques de lingettes pour bébés, contiennent du phénoxyéthanol, « un conservateur toxique pour le foie et le sang », prévient UFC-Que Choisir. Olivier Andrault précise : « le risque est accru pour les produits sans rinçage, cela est vrai également pour les grandes marques, y compris celles qui mentionnent sur l’étiquette que c’est hypoallergénique et que le produit a été testé en dermatologie ».

Par exemple, la mention « hypoallergénique » figurant sur un lait de toilette et une crème pour le change des bébés de deux différentes marques est faussement rassurante, ces deux produits à l’intention des tous petits contiennent de la MIT, un conservateur que les dermatologues ont ciblé comme hautement allergène. La semaine dernière, la ministre de l’environnement, Ségolène Royale a demandé l’interdiction de la MIT (methylisothiazolinone), les fabricants se sont engagés à retirer du marché les produits qui en contiennent.

Riposte des professionnels du secteur

La Fédération professionnelle des cosmétiques a vivement réagi assurant dans un communiqué intitulé « Halte à l'intox » que les produits étaient « sûrs » et soumis à une évaluation scientifique indépendante par des experts européens. Elle s’insurge :  « La réglementation européenne est la plus exigeante au monde, lorsqu'une situation particulière l'exige, la FEBEA et des membres n'hésitent pas à adopter des recommandations professionnelles exigeantes ».

La FEBEA rappelle que les entreprises cosmétiques ont adopté en 2009 un code de « bonnes pratiques » pour le développement des produits pour enfants et qu'elles se sont engagées en 2013 à retirer la MIT des produits non rincés.

L'UFC-Que Choisir recommande donc de ne plus acheter les produits contenant ces composants, notamment pour les usages les plus à risque comme ceux destinés aux enfants et aux bébés. L'association met à la disposition des consommateurs une carte repère utilisable au moment de l’achat avec les douze substances les plus à risque, ainsi que sa base de données accessible gratuitement sur son site : quechoisir.org.

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