Si les premiers tests montrent bien que certaines Renault dépassent les normes de pollution en vigueur, aucune fraude n'est avérée selon la commission d'enquête mise en place en France après le scandale des moteurs truqués de Volkswagen. La ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, a fait connaître elle-même ces conclusions, au terme d'une journée noire pour le constructeur automobile Renault.
L'annonce en fin de matinée de perquisitions menées par la répression des fraudes dans plusieurs sites du constructeur français a fait dégringoler le titre Renault de 10% à la Bourse de Paris. Renault a d'ailleurs entraîné dans sa chute, mais dans une moindre mesure, l'action PSA Peugeot Citroën. L'autre grand constructeur français précise ne pas avoir été perquisitionné. Les équipementiers du secteur, comme Valeo, ont eux aussi été touchés par cette baisse, qui s'est étendue à toute l'Europe. A Francfort, les valeurs automobiles allemandes étaient, elles aussi, en baisse ce jeudi et notamment Volkswagen. En déplacement justement à Berlin, le ministre de l'Economie Emmanuel Macron a expliqué que les situations des deux constructeurs ne sont absolument pas comparables.
Pas de fraudes, mais des dépassements des normes de pollution bien réels
Si Renault s’est défendu d'avoir truqué ses moteurs, le constructeur est loin d'être irréprochable. L'enquête de la commission indépendante dévoile des dépassements de normes pour le CO2 et le dioxyde d'azote de la part du constructeur français. Le laboratoire missionné par la commission a testé, depuis octobre, 22 véhicules, de huit marques différentes. Les quatre modèles testés chez Renault, sur un total de 25 à venir, dépassent très largement les seuils autorisés.
Selon le député écologiste Denis Baupin, membre de cette commission, les dépassements observés lors de ces tests sont « au moins d'un facteur 3 à 5 » par rapport aux normes en vigueur.
Le constructeur automobile français a reconnu la nécessité d'améliorer les niveaux de CO2 et de dioxyde d'azote. Après le scandale Volkswagen, Renault avait annoncé en décembre dernier un plan d'investissement de 50 millions d'euros pour de nouveaux systèmes de dépollution de ses véhicules.
Le constructeur devra dans tous les cas s'expliquer devant la commission d'enquête la semaine prochaine.