Le premier volet du plan de restructuration d’Air France-KLM pour l’année 2016 « est lancé », a annoncé le PDG de la compagnie aérienne, Alexandre de Juniac, dans l’émission Le Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro. Il concerne près de 1 000 emplois dans le cadre d’un plan social qui menace 2 900 postes en deux ans. Alexandre de Juniac a précisé que ces suppressions passeront par des « départs volontaires ».
Le PDG d'Air France-KLM ne laisse pas le choix aux syndicats : ils devront négocier avec la direction la deuxième partie du plan, la plus douloureuse en termes d’emplois, qui doit être mis en œuvre en 2017. Si les négociations aboutissent, Alexandre de Juniac s'engage à abandonner ce volet et revenir au plan Perform 2020 qui exige du personnel de travailler gratuitement 100 heures de plus par an.
Les syndicats dénoncent un passage en force. « On est toujours dans un monologue social qui devient de l’antisocial », critique ainsi Miguel Fortea, secrétaire général CGT d’Air France, accusant Alexandre de Juniac d’avoir annoncé le lancement du plan de restructuration sans avoir prévenu en amont les organisations syndicales ni consulté les instances représentatives. « Au lieu de prendre du recul et d’essayer d’apaiser un maximum la tension sociale qui règne au sein de l’entreprise, il fait tout le contraire, il met de l’huile sur le feu », lâche Miguel Fortea.
Cette tension avait été particulièrement remarquable le 5 octobre dernier, lorsqu’un comité central d’entreprise avait été interrompu par l’irruption de plusieurs centaines de salariés, dont certains s’en étaient pris à deux dirigeants et des vigiles. Des images avaient ainsi montré le directeur des ressources humaines, torse nu, chemise déchirée, escalader un grillage pour échapper aux manifestants.
Les syndicats appellent à une manifestation jeudi devant l'Assemblée nationale. La CGT réclame « la levée des poursuites et des procédures disciplinaires engagées contre tous les salariés », responsables présumés des incidents du 5 octobre.