Il aura fallu à General Electric huit mois et des concessions douloureuses pour finalement obtenir le feu vert de Bruxelles. La Commission européenne voulait s'assurer que le marché très lucratif de la fabrication et de la maintenance des turbines à gaz restait concurrentiel en Europe après l'arrivée de l'américain déjà numéro un mondial.
Sans Alstom, il ne reste plus en effet que deux concurrents à General Electric sur ce marché : l'allemand Siemens et l'italien Ansaldo. Bruxelles craignait que cette fusion ne conduise pas à une hausse des prix en Europe, à moins d'innovation, à moins de choix aussi pour les industriels du secteur.
La Commission avait donc lancé, en février, une enquête approfondie sur cette fusion et avait trouvé largement insuffisantes mi-juin les concessions que l'américain s'était dit prêt à faire.
General Electric a donc revu sa copie, et s'est résigné à céder des actifs d'Alstom dans la maintenance des centrales ainsi que des brevets au groupe italien Ansaldo. En contrepartie, l'américain a obtenu qu'Alstom baisse son prix de vente de 300 millions d'euros, et un mariage que personne n'avait réussi avant lui. Un mariage heureux : le rapprochement des activités de maintenance de General Electric et d'Alsthom devrait permettre de générer 3 milliards d'économies d'ici à 2020.