Avec notre correspondant à Pékin, Simon Leplâtre
Rien ne va plus pour l’économie chinoise. Samedi 27 juin, la Banque centrale a baissé les taux d’intérêt et le ratio de réserves obligatoires pour les banques. C’est la quatrième fois depuis novembre. La veille, la bourse de Shanghai clôturait en baisse de 7,4 % et depuis deux semaines, les deux bourses chinoises ont perdu 18 % pour Shanghai et 30 % pour Shenzhen. C’est la pire baisse depuis la crise de 2008.
Mais la partie est délicate pour les autorités financières, car la bourse et l’économie réelle sont profondément déconnectées en Chine. Alors que l’économie chinoise connaît son taux de croissance le plus bas depuis trente ans, la bourse de Shanghai a progressé de 160 % en deux ans. En fait, c’est parce que l’immobilier est en crise et que l’économie ralentit que les capitaux se sont reportés sur la bourse.
Depuis un an, des dizaines de millions de particuliers chinois se sont mis à jouer en bourse, alimentant une bulle spéculative. L’éclatement de cette bulle était attendu un jour ou l’autre, mais les autorités veulent maintenant éviter un krach boursier. La mesure de samedi est donc destinée à rassurer, en espérant que l’argent rendu disponible n’aille plus alimenter la spéculation boursière, mais bien l’économie réelle en panne d’investissement.