Areva va supprimer 6 000 emplois dans le monde

Areva, le géant français du nucléaire est en grande difficulté et se lance dans un vaste plan de restructuration dans le but d'économiser un milliard d'euros d'ici à 2017. Cela passera par des suppressions d'emplois : 6 000 dans le monde dont  3000 à 4000 en France. Les négociations avec les syndicats se sont ouvertes ce jeudi 7 mai.

Limiter la casse sociale, faire que ces départs se fassent sur la base du volontariat, et non pas contraints : c'est l'objectif affiché ce jeudi 7 mai par Philippe Knoche, le directeur général d'Areva. Le but de ce vaste plan de restructuration est de réduire de 18 % les frais de personnel du groupe d'ici à fin 2017 dans le monde, soit un milliard d'euros d'économies sur trois ans.

Les négociations ont commencé avec les syndicats. C'est un plan de compétitivité que souhaite conclure la direction d'Areva avec les syndicats. Des efforts sur les salaires et le temps de travail devraient permettre de faire des économies et donc de limiter l'ampleur des suppressions de postes tout en maintenant au mieux l'activité sur les sites. Maintien des compétences dans les usines, des bureaux d'études : les coupes s'effectueront surtout dans les services dits de support, communication, ressources humaines ou informatique.

La direction compte beaucoup sur des départs anticipés à la retraite. En effet en France, sur les 28 000 salariés que compte le groupe, 3 000 ont au moins 57 ans. Le gouvernement a dit ce matin attendre de la direction un dialogue social exemplaire. A l'étranger, les réductions de postes chez Areva ont commencé. Le groupe a notamment déjà licencié 170 personnes au Niger, sur le chantier de la mine d'uranium d'Imouraren.

Les syndicats dénoncent une absence de stratégie

Les annonces du géant de l'énergie nucléaire ont évidemment suscité la colère des syndicats. « Ce sont les salariés qui paient ! On a pris les choses à l'envers, en s'attaquant d'abord aux emplois, alors que le groupe n'a pas encore défini de stratégie ! », dénoncent-ils dans un communiqué commun diffusé ce jeudi 7 mai. Ils pointent l'inconséquence de la restructuration annoncée, dont les mesures ne suffiront pas à résoudre les besoins de financement de l'entreprise qui se chiffreraient selon eux en milliards d'euros.

Avec ces suppressions d'emplois, c'est aussi le savoir-faire, les compétences du groupe qui sont menacées, toute la filière qui est mise à mal. Les réductions d'effectifs risquent de remettre en cause la capacité d'Areva à répondre aux contrats commerciaux, ce qui aggravera encore la situation générale du groupe.

Il est aussi illusoire de penser que les centaines de suppressions de poste en France puissent se faire sur la base du volontariat. La direction n'a d'ailleurs pas encore donné de détails sur les sites qui seraient touchés. Selon la CFDT, deux sites sont sur la sellette : Montreuil-Juigné et Bagnols-sur-Cèze. Une première séance de négociations se tiendra mardi 12 mai entre la direction et les partenaires sociaux. Les syndicats d'Areva seront également reçus le 22 mai prochain par le ministre de l'Economie Emmanuel Macron.

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