La zone euro profite depuis quelques temps de la baisse de la monnaie unique par rapport au dollar pour doper ses exportations. Mais à cause d’un taux de change défavorable, elle devait payer plus cher ses importations pétrolières.
La baisse du prix du baril change la donne. Cela pourrait accorder à la zone euro un ballon d'oxygène de l'ordre de 0,5 point de PIB en deux ans, en améliorant les marges des entreprises et en redonnant du pouvoir d'achat aux ménages. Mais cela augmente aussi les risques de déflation.
De leur côté, les exportateurs de pétrole comme le Venezuela et la Russie vont connaître des difficultés en raison de la fonte de leurs revenus. Le Brésil et d'autres pays émergents vont avoir plus de mal à amortir leurs lourds investissements pétroliers. Même pour le Bahreïn et Oman qui fondent près de la moitié de leur PIB sur le pétrole, la chute des cours n'est pas indolore. Mais à plus long terme, le but de l'OPEP est bien d'enrayer la montée en puissance du pétrole de schiste américain qui est en passe de dominer le marché mondial.
Le président vénézuélien annonce des coupes budgétaires
Le Venezuela n'est pas parvenu à convaincre les autres membres de l'OPEP de faire remonter le prix du baril. Le pays qui tire 96 % de ses revenus de l'exploitation du pétrole est déjà en grande difficulté financière, et la chute accélérée des cours aggrave encore la situation. Le baril de brut vénézuélien est passé de 98 dollars l'an dernier à 68 dollars aujourd'hui, ce qui entraîne un important manque à gagner pour les finances publiques.
Le président Maduro a annoncé des coupes budgétaires et précisé que la commission qui va décider de ces économies tranchera à la hache partout où ce sera nécessaire. Dès à présent, son propre salaire, ceux des hauts fonctionnaires et des dirigeants des entreprises publiques vont être revus à la baisse. En revanche, le versement des prestations sociales continuera d'être assuré.
L'objectif du président Maduro est de parvenir à honorer les échéances de la dette extérieure du Venezuela. Caracas a accumulé des milliards de dollars de dette pour importer des biens de consommation essentiels, comme l'alimentation ou les médicaments.