Du côté des industriels français impliqués dans le programme, c'est l'inquiétude qui prévaut. « Si on ne le vend pas aux Russes, nous n'avons pas de plan "B". Ce qui nous inquiète ce n'est pas que la vente soit repoussée, mais c'est bien une annulation pure et simple du contrat », laisse-t-on entendre. En réalité, cette affaire commence à agacer pas mal de monde à Paris
Le 4 septembre dernier, à la veille du sommet de l'Otan de Newport, François Hollande avait annoncé que les conditions n'étaient pas réunies pour la livraison du Vladivostok prévue à l'origine pour début novembre. « Il y a eu une période de creux ces dernières semaines. La fenêtre de livraison nous semblait favorable, mais là les choses ont empiré en Ukraine », reconnaît un industriel.
Un contrat à 1,2 milliard d’euros
Comme pour jeter de l'huile sur le feu, le vice-Premier ministre russe Dmitri Rogozine publiait récemment sur internet une lettre à entête du constructeur DCNS en date du 8 octobre qui invitait la délégation russe à la cérémonie de livraison ce vendredi 14 novembre une date non confirmée, ni démentie par le constructeur.
Si la vente du navire était purement et simplement annulée, les sociétés françaises impliquées dans le contrat perdraient de l'argent, mais toucheraient une assurance. En revanche, l'Etat décisionnaire en matière d'exportation d'armement devrait assumer ses responsabilités, payer des pénalités ou proposer des compensations à la Russie. Au plus haut niveau, personne n'accepte de révéler le montant des ces pénalités, mais elles sont bien sûr proportionnelles au montant du contrat, 1,2 milliard d’euros.