Antoine Frérot, un PDG entre CAC 40 et Arts premiers

L’homme d’affaires Antoine Frérot est habitué à jongler avec les millions d’euros à travers des continents. Cette année, il assiste en tant que Président d’honneur du Parcours des mondes au plus grand salon sur les arts premiers au niveau mondial qui a lieu jusqu’au 14 septembre. Qu’est-ce qui a amené ce PDG de la multinationale française Veolia Environnement, entreprise cotée en bourse à Paris et New York, membre de l’indice Cac 40, de collectionner des œuvres d’Afrique, d’Océanie et d’Amérique du Nord ? Entretien sur les gains de la passion.

Est-ce fréquent que le PDG d’une entreprise du CAC40 collectionne et se passionne pour les Arts premiers ?

Je ne le sais pas. Je suis persuadé que certains d’entre eux sont amateurs et vraisemblablement collectionnent certaines œuvres. Cela ne me surprendrait pas. Il s’agit d’un domaine privé, de sensation et de perception et les gens sont plutôt discrets sur ce que fait leur vie personnelle et spirituelle.

Par rapport à votre collection, vous dites que vous êtes parfois même tenté de parler à vos œuvres. Qu’est-ce que donne une œuvre d’art premier à un PDG ou un entrepreneur ?

Elle lui donne ce qu’elle donne aux autres êtres humains. D’abord, elle lui parle de lui, en réveillant en lui des formes de sensations et perceptions qu’il a déjà éprouvées et qu’il a déjà rencontrées chez d’autres et chez d’autres artistes dans d’autres types d’art. Pour moi, c’était notamment l’art moderne. L’art premier lui montre qu’il y a des formes communes d’être au monde, de ressentir les aspects de la destinée humaine. C’est sans doute ce que les artistes ont cherché à témoigner, à communiquer, à partager. C’est cela qui m’émeut, cette possibilité de me retrouver dans des travaux de populations de géographie très différente, de périodes très différentes, une sorte de permanence du questionnement sur la vie et sur sa manière de vivre au sein du monde.

Quelle œuvre a déclenché votre passion pour l’art premier ?

Il n’y a pas une œuvre en particulière. Tout d’abord, au début de ma carrière, j’ai travaillé en Afrique pendant quelques années, donc j’y ai pu en rencontrer. Mais, en fait, c’était d’abord la peinture qui m’a intéressé depuis mon plus jeune âge. C’est sans doute à travers la peinture, et notamment à travers la peinture moderne, que mon attrait pour l’art premier s’est fait jour progressivement.

Votre sensibilité pour l’art premier de l’Afrique, l’Océanie et l’Amérique du Nord, cela se traduit sous quelle forme et à quel rythme en achat ? Quelle est l’ampleur de votre collection ?

Comme je disais tout à l’heure, c’est un sujet trop privé pour pouvoir le détailler. Mais ces différentes géographies présentent des œuvres de différents types. Par exemple, la force de stylisation de l’art africain n’est pas comparable à la poésie extrême de l’art des Indiens de l’Arizona. Mais tous reflètent une manière d’apaiser leur questionnement ou leurs inquiétudes sur le monde ou bien glorifient le fait qu’il y ait quelque chose plutôt que rien. Il y a nécessairement un aspect métaphysique, spirituel dans la communication entre une œuvre d’art et un être humain.

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Parcours des Mondes, Salon international des arts premiers, du 9 au 14 septembre à Paris.

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