Zéro pointé. Selon l'Insee, le produit intérieur brut de la France au premier trimestre n'a pas bougé, aboutissant à une croissance nulle. Tous les voyants sont au rouge: la consommation des ménages est clairement en baisse, avec moins 0,5 % au premier trimestre, et après une hausse fin 2013. Plus inquiétant, l'investissement des entreprises marque le pas, moins 0,5 % en janvier, février et mars. Or ces deux indicateurs sont les deux principaux moteurs de la croissance.
Les exportations ont également ralenti par rapport aux importations. Ces chiffres ne surprennent pas le ministre des Finances, Michel Sapin : « La prévision du FMI c’est 1%, donc nous sommes dans des chiffres qui sont parfaitement des objectifs raisonnables. Mais pour cela il faut réussir ce pacte de responsabilité. C'est à dire faire en sorte que ce soit dans les entreprises que la croissance, par l'investissement et par l'emploi, se produise et s'accélère. Et il faut diminuer nos déficits publics ! »
La France s'est engagée auprès de Bruxelles à ramener son déficit à 3 % dès l'an prochain, et avec une croissance qui pourrait être inférieure à 1 % cette année, c'est un objectif qui risque d'être difficile à tenir.
→A (RE)LIRE:La croissance française pour 2013 meilleure que prévue
Des résultats décevants pour toute la zone euro
La mauvaise performance de la France, deuxième économie de la zone euro, n'est pas un cas isolé en Europe pour ce début d’année. Publiés ce matin, les résultats de la croissance au premier trimestre dans la zone euro sont une avalanche de mauvaises nouvelles.
Sur les trois premiers mois de l’année, les PIB de l'Italie (-0,1 %), du Portugal (-0,7 %) et des Pays-Bas (-1,4 %) sont à nouveau à la baisse. L’Italie a connu la même mauvaise surprise que la France : son produit intérieur brut s'est contracté de 0,1 % au premier trimestre, après un fragile redémarrage de l'économie observé en fin d'année 2013. Cette baisse du PIB italien est essentiellement due aux mauvais résultats dans l'industrie, la croissance dans les services ayant elle été nulle.
Pour les Pays-Bas, l'hiver très doux de cette année a entraîné une baisse de la consommation de gaz naturel, la principale ressource du pays. La croissance baisse de 1,1 % en Grèce, et de 0,7 % au Portugal après une reprise entamée au printemps dernier. La seule bonne nouvelle vient d’Allemagne, où la croissance s’est nettement accélérée, surpassant même les attentes.