Avec notre correspondant à Genève, Laurent Mossu
Pour éviter d’être poursuivies aux États-Unis pour complicité de fraude fiscale, onze banques suisses ont livré les noms de leurs collaborateurs aux autorités américaines. Le gouvernement helvétique a donné son aval pour une opération assimilable à de la délation. Les intéressés peuvent être poursuivis par la justice américaine et sont passibles de peine de prison.
Parmi les banques concernés figure HSBC qui a transmis une liste de plus de mille collaborateurs désormais menacés de représailles. L’un d’entre eux, un ancien juriste en chef de la banque, a déposé plainte en Suisse contre son propre établissement accusé d’avoir ainsi violé le code pénal qui interdit semblable diffusion de renseignements à un pays étranger.
Le ministère public de la Confédération a reconnu sa compétence et le parquet va instruire. C’est le début d’un gigantesque règlement de comptes qui place les autorités suisses en porte-à-faux. Tous les banquiers jetés ainsi à la vindicte américaine vont sans doute suivre l’exemple.