Google ou Amazon, les nouveaux agents littéraires ?

Peu de secteurs économiques sont épargnés par la prépondérance d’Internet. Le monde littéraire subit ces glissements économiques, autant dans le secteur de la distribution que dans celui de l’édition ou de la publication. Avec les ebooks -les livres électroniques- en tête de gondole, Google et Amazon seront-ils les maisons d’édition du futur ?

Dans l’industrie du livre, Internet fait bouger les lignes. Un peu comme dans le monde de la musique il y a quelques années. Très vite, Google avait un peu forcé la main et négligé quelque peu les droits d’auteur en numérisant des millions de livres. Tollé d’alors en France et immédiate levée de bouclier.

Mais depuis lundi dernier, un accord historique a été signé entre le mastodonte des moteurs de recherche et le Syndicat national de l’édition et la Société des gens de lettres.

Le Syndicat national de l’édition (SNE) regroupe près de 600 éditeurs, quant à la Société des gens de lettres (SGDL), elle représente 6 000 auteurs français ou francophones. Les accords mettent un terme aux procédures judiciaires entamées en 2006 qui ne se poursuivront pas en appel.

Concrètement, Google et les éditeurs vont établir des listes d’œuvres numérisables en échangeant des données, et déterminer si tel ouvrage appartient bien toujours à l’éditeur, et s’il n’est plus disponible à la vente. Une fois la liste établie, ce sera à l’éditeur de décider si l’œuvre peut être référencée par le moteur de recherche et autorisée à la vente en livre numérique.

Les éditeurs pourront quant à eux demander le retrait d’une œuvre déjà numérisée par Google ou en interdire la numérisation. L’éditeur pourra décider aussi de commercialiser ou non ces ouvrages via la plateforme Google. « C’est à présent à chaque éditeur de décider s’il souhaite ou non, pour lui-même, signer un accord-cadre avec Google dans le respect du droit d’auteur », a indiqué le président du SNE, Antoine Gallimard, lors d’un point presse.

Les téléphones androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?

Google prépare la voie à son ebookstore déjà sorti dans les pays anglosaxons et l’Italie. On constate donc que de nouveaux chemins littéraires se tracent avec de solides intervenants en ordre de bataille économique. En tête, avec quelques longueurs d’avance, Amazon qui depuis octobre dernier a même démarré en France une plateforme d’autopublication au service des écrivains.

Le parcours de l’auteur en herbe électronique peut ainsi s’affranchir des frustrations du monde de l’édition classique. Sur ce sentier 2.0 typique du Web, les auteurs ne s’empêcheront pas de rêver à une hypothétique publication aux éditions La Pléiade, mais pour l’instant autopublieront leur ebook. En détournant un peu Philip K. Dick on peut s’interroger : les téléphones androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?
 

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