En trois mois, entre septembre et décembre, le forint avait déjà perdu 20% par rapport à l'euro. Mais aujourd'hui, c'est une véritable dégringolade. A l'origine de ce mouvement, une rumeur selon laquelle le gouvernement voudrait mettre la main sur les réserves de devises étrangères de la Banque centrale. Il est vrai que depuis une loi adoptée le 30 décembre dernier, le gouvernement a déjà tiré un trait sur l'indépendance de cette banque centrale hongroise.
La méfiance des investisseurs est telle que le pays ne peut plus se refinancer sur le marché obligataire. Le taux d'intérêt pour les obligations d' Etat a dépassé les 9 % fin décembre. Et la dette à long terme de la Hongrie a récemment été rétrogradée dans la catégorie spéculative.
Budapest a donc été contraint de faire appel à l'aide du Fonds monétaire international (FMI) et de l'Union européenne. Mais face aux décisions économiques non orthodoxes du gouvernement, les négociations ont été rompues. Viktor Orban a, par exemple, fait inscrire dans la Constitution le taux unique d'imposition de 16%. Ce type de mesure ne permet pas de faire baisser la dette publique du pays, qui est passé de 76 à 82% du PIB en 6 mois. Et l'OCDE prévoit déjà une croissance en baisse de 0,6% pour 2012.