Dans le monde entier, fans d’Apple et internautes anonymes rendent hommage à Steve Jobs

Les réactions se multiplient depuis l'annonce de la mort du cofondateur d'Apple. Sur les réseaux sociaux, les internautes chinois louent la « liberté » qu'incarnait à leurs yeux Steve Jobs. De l’autre côté du Pacifique, aux Etats-Unis, on rend hommage au« visionnaire » et au patron exemplaire qu’il était. Et même le rival sud-coréen Samsung salue ce matin l'« entrepreneur qui a introduit de nombreux changements révolutionnaires ».

En Chine, un « maître à penser »

Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde

Ce n’est pas au cofondateur de la marque à la pomme, mais au libre penseur que s’adressent les internautes chinois dans cette avalanche de weibos - les tweets locaux - qui déferlent depuis hier, mercredi 5 octobre 2011. En Chine, comme partout ailleurs, Steve Jobs était considéré comme un « génie » par la génération qui a toujours écrit au clavier.

Il était surtout l’homme du : « Fais selon ton cœur et ton intuition », un slogan encore révolutionnaire dans le pays d’aujourd’hui. Les propos de Steve Jobs sont devenus cultes et fleurissent sur les tee-shirts. Copiées-collées directement de l’anglais, ou parfois légèrement modifiées une fois traduites en mandarin, certaines phrases reviennent en boucle sur les forums ce jeudi 6 octobre : « Notre temps est limité, ne le gaspillez pas dans une vie que vous ne voulez pas » ou encore « Vivez chaque jour comme si c’était le dernier ».

Parmi les premiers à réagir, l’ancien patron de Google Chine, Lee Kaifu, a posté un : « Bon voyage maître Jobs (…) Votre pensée a influencé une génération ». « L’environnement doit être libre pour laisser s’exprimer le génie » poursuit Ikuang Huangtaozi - pseudo qui signifie littéralement « Un panier de pêches jaunes ». « Qui est le Steve Jobs chinois ? » feint de s’interroger un certains Li Xing Dishubo, dans la marée des réactions anonymes. Avant de répondre : « Il n’y en a pas car les entrepreneurs chinois sont toujours sous le contrôle du pouvoir et passent encore trop de temps à copier les autres ».

Mais les geeks et les fondus de nouvelles technologies ne sont pas les seuls à exprimer leur tristesse. « Jobs est parti, je n’ai pas envie de travailler aujourd’hui. Je ne veux pas aller au cours et je ne suis pas d’humeur à tomber amoureuse » écrit Ailin Baby, une jeune internaute qui comme de nombreux Chinois ce matin a rebaptisé l’iPhone4S, « l’iPhone4(FOR)Steve »


Aux Etats-Unis, un « visionnaire »

Avec notre correspondante à San Francisco, Anne Verdaguer

Aux abords du magasin Apple planté au milieu de Chestnut Street, à San Francisco - la ville qui a vu naître Steve Jobs - , les fans de la marque à la pomme regrettent déjà celui qu'ils considéraient comme un « visionnaire ». Il était particulièrement admiré pour la façon donc il gérait son entreprise.

Les habitants de San Francisco louent également l'héritage de Steve Jobs,  ses produits, l'iPhone et l'iPad et surtout le « génie » derrière ses créations.


En Corée du Sud, l'hommage du grand rival Samsung

Avec notre correpondant à Séoul, Frédéric Ojardias

« C’est la fin d’une époque, mais son héritage restera. Nous sommes en larmes », a déclaré dans un communiqué Ahnlab, une grande entreprise de logiciels de Corée du Sud. « Steve Jobs aurait pu apporter tellement d’autres contributions au monde sans ce départ prématuré », a regretté de son côté le PDG de l’opérateur téléphonique KT.

Les commentaires attristés et élogieux des internautes sud-coréens affluent depuis ce matin sur les réseaux sociaux. Une réaction d’autant plus significative que les Coréens ont dû attendre 2009 pour avoir enfin le droit d’utiliser l’iPhone. Le succès a alors été phénoménal, soulevant une vague d’admiration pour son créateur.

Même le géant sud-coréen de l’électronique Samsung, le grand rival, le compétiteur acharné, s’est incliné ce matin à la mémoire de Steve Jobs. « C’était un grand entrepreneur qui a introduit de nombreux changements révolutionnaires », a déclaré son vice-président.

Un hommage appuyé qui ne devrait cependant pas mettre fin à la bataille judiciaire sans merci à laquelle se livrent Apple et Samsung dans les tribunaux du monde entier.

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