Les banques françaises libérées de la tutelle de l’Etat

Le groupe Banque populaire - Caisse d'épargne a annoncé mercredi 23 février 2011 qu'il allait rembourser dans les semaines qui viennent les aides de l'Etat. Hormis la franco-belge Dexia, partiellement nationalisée, le secteur bancaire hexagonal s'émancipe donc de la tutelle publique.

Fin 2008, quelques semaines après la faillite de la banque d’affaires américaine Lehmann Brothers, et alors qu’une crise des liquidités menace, le gouvernement français annonce un vaste plan de sauvetage du secteur bancaire, doté d’une force de frappe de 360 milliards d’euros.

Un dispositif auquel tous les établissements français auront recours. En l'espace de quelques mois, ils bénéficieront ainsi de près de 77 milliards d'euros de prêts garantis et de plus de 20 milliards et demi d'apports en fonds propres. Du jamais vu.

Aujourd’hui, la crise n’est plus qu’un mauvais souvenir –les groupes français affichent tous des bénéfices records– et d'ici la fin du mois mars, toutes les banques, à l'exception de Dexia, auront remboursé à l'Etat les aides débloquées.

Le groupe Banque populaire - Caisse d'Epargne, qui a reçu le plus de subsides de l'Etat avec plus de sept milliards d’euros débloqués, est donc le dernier établissement à s'acquitter de sa dette. Les autres banques –Société générale, Crédit Mutuel, BNP-Paribas et Crédit Agricole– avaient dès l'automne 2009 remboursé les aides publiques consenties pour un montant total de 12,7 milliards d’euros.

En s’acquittant de sa dette, le secteur bancaire retrouve donc sa liberté. Il ne sera plus désormais soumis à certaines contraintes imposées par l’Etat comme par exemple le contrôle des rémunérations.

Le cas Dexia

Seule ombre au tableau, le cas de Dexia, l’établissement qui finance notamment les collectivités locales. Fin septembre 2008, la banque franco-belge était recapitalisée en urgence. Bruxelles et Paris débloquaient chacun trois milliards d’euros.

Deux ans plus tard, et malgré les nombreuses restructurations, Dexia reste fragile et la sortie du capital des pouvoirs publics belge et français n’est toujours pas à l’ordre du jour. Sans compter que pour la France le coût n’est pas négligeable. La moins-value de l’Etat a déjà atteint 675 millions d’euros et celle de la Caisse des Dépôts, établissement public actionnaire de la banque à hauteur de 17,7%, est déjà de 1, 35 milliard d’euros.

Pourtant, le gouvernement continue de soutenir que son plan de soutien au secteur bancaire aura été une bonne opération pour l'Etat puisqu'il lui a permis de faire entrer environ 3 milliards d'euros dans ses caisses.

Un chiffre toutefois contesté puisqu'il ne prend en compte ni le coût des emprunts que l'Etat a dû contracter auprès des marchés pour justement prêter aux banques, ni celui de la prise en charge de Dexia.

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