Nicolas Sarkozy a en effet exhorté les participants à ce G20 finances à l'action. Les peuples ne comprendraient pas, a-t-il dit, que sur des questions aussi essentielles que la réforme du système monétaire international ou la lutte contre la spéculation sur les matières premières les pays du G20, qui représentent 85% de la richesse mondiale, n'apportent pas des réponses.
L'agenda de la présidence française est certes ambitieux, a reconnu le chef de l'Etat, et une année n'y suffira sans doute pas, mais a-t-il ajouté : l'important c'est aller de l'avant.
Nicolas Sarkozy a notamment souligné que le G20 s'était engagé à financer le développement. Dans cette perspective, il a appelé ses Etats membres à se « mobiliser à court terme pour accompagner la Tunisie et l'Egypte sur le chemin de la démocratie et du progrès social. Il en va du succès du G20 », a-t-il insisté.
A plus long terme, Nicolas Sarkozy a souhaité que cette instance avance sur la question des financements innovants destinés à soutenir le développement dans les pays les plus démunis. Pour lui, il s'agit de respecter la parole donnée.
Compromis difficile
Les grands argentiers du G20 vont-ils parvenir à se mettre d'accord sur une liste d'indicateurs destinés à mesurer les déséquilibres économiques mondiaux dans l'espoir de pouvoir y remédier dans l'avenir ? Rien n'est moins sûr tant les positions semblent éloignés.
La Chine, par exemple, renâcle à voir privilégier les critères de taux de change et de réserves de change pourtant privilégiés par l'Union européenne et les Etats-Unis. Il est vrai que ces indicateurs la désavantagerait considérablement dans la mesure où elle dispose aujourd'hui de près de 2000 milliards de dollars de réserves de change, les plus importantes au monde.
Pékin est soutenu dans sa démarche par les autres Etats membres du groupe des BRICS comme l’Inde, la Russie, le Brésil et l'Afrique du Sud. Ces pays sont également opposés à une régulation des flux de capitaux, que la France aimerait pourtant encadrer grâce à un « code de bonne conduite ».
Vendredi soir, les ministres des Finances ont donc achevé leur dîner de travail sans que le moindre consensus n'apparaisse. Au contraire, la Chine semble avoir durci sa position en se déclarant opposée à tout compromis sur ces fameux indicateurs de performance économique.