Alstom accusé de corruption par l’office de lutte contre la délinquance financière britannique

Alstom aurait payé près de 100 millions d’euros de pots-de-vin via ses succursales britanniques. C’est en tout cas ce qu’affirme le SFO, l’Office britannique de lutte contre la délinquance financière qui enquête sur la division britannique du géant industriel français depuis 2009. Une enquête menée en parallèle à celle ouverte par les autorités suisses et françaises depuis 2008 contre Alstom pour corruption.

Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix

Pour le SFO (Serious fraud office), c’est la plus grosse affaire de corruption depuis celle du géant de l’aéronautique BAE Systems en 2004.

D’après des documents que s’est procurés le Times, le Service de répression des fraudes ainsi que la police sont en train de préparer un dossier accablant contre la filiale britannique d’Alstom : les enquêteurs sont persuadés que trois de ses dirigeants « faisaient partie d'un système de corruption mondial ».

Les quelque 97 millions d’euros de pots-de-vins versés entre 2004 et 2010 à des responsables publics pour obtenir des contrats à l’étranger auraient été camouflés en paiements à des consultants. En mars dernier le président d'Alstom UK, son directeur financier, et son directeur juridique avaient ainsi été arrêtés.

Enquête discrète

Les trois hommes avaient ensuite été libérés sous caution, sans être inculpés, et le directeur juridique est depuis décédé. Les deux autres ont quant à eux décidé de contester leur arrestation dans l’espoir de retarder le lancement de nouvelles poursuites judiciaires. Ils ont le plein soutien d’Alstom, qui réfute les allégations du SFO en affirmant que son action « ne repose sur aucun fait prouvé à ce jour ».

En attendant, le bureau de répressions des fraudes poursuit discrètement son enquête pour corruption, complot visant à payer des pots-de-vin, blanchiment d'argent et comptabilité frauduleuse…

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