Officiellement, les impôts en France ne devraient pas augmenter. Pourtant les ménages verront leurs prélèvements augmenter de 4,7 milliards d’euros en 2011. La traque aux niches fiscales s’intensifie. Vingt-deux niches seront rabotées de 10%. Sont concernés notamment l’investissement locatif dans le neuf (dispositif Scellier) et le crédit d’impôt pour les équipements de la maison en faveur du développement durable. La fiscalité sur certains revenus du patrimoine (plus-values mobilières et immobilières) passe de 18% à 19%.
D’autres avantages fiscaux sont appelés à disparaître en 2011. L’abattement de 15% sur les cotisations patronales proposé aux ménages qui déclarent leur employé à domicile au salaire réel est ainsi supprimé. Les déclarations de revenus multiples l’année du mariage, du pacs ou du divorce qui permettaient dans certains cas de réduire ses impôts ne seront également plus possibles. Un coup est également porté à l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) qui est ramené de 75% à 50% pour l’investissement direct ou indirect d’un particulier dans les PME, dans la limite de 45 000 euros. Pour financer les retraites, les entreprises verront également leurs prélèvements augmenter en 2011.
Logement
Ce 1er janvier 2011 marque l’entrée en vigueur du nouveau prêt à taux zéro, le PTZ qui sera désormais octroyé sans condition de ressources mais auquel seul les primo-accédants pourront prétendre. Il entraîne avec lui la suppression du crédit d’impôt sur les intérêts d’emprunt. Les tarifs d’électricité augmenteront de 3% pour les particuliers en raison de la hausse de la taxe dite « contribution au service public de l’électricité » qui finance notamment le rachat des énergies renouvelables. Et le rabais (tarif social de l’électricité) accordé aux 625 000 foyers les plus modestes variera de 40% à 60% contre 30% à 50% aujourd’hui. Pour le gaz, la facture devrait s’alourdir au 1er avril prochain. La TVA sur les forfaits « triple play » (qui combine internet, télévision et téléphone) augmentera, elle aussi, de 5,5% à 19,6%.
Transports et assurance
Les prix des billets de TGV et les courses de taxi augmentent aussi. Et la prime à la casse de 500 euros pour l’achat d’automobiles est supprimée. Ces derniers jours, les acheteurs se sont rués chez les concessionnaires automobiles pour pouvoir en profiter. Peugeot a, par exemple, a annoncé 30% de commandes en plus rien que pour le mois de décembre 2010. Côté assurances, hausse générale également. Pour l’automobile, ce sera entre 2,5% et 4,5% selon les compagnies et pour l’habitation entre 3% et 8%. Les assurances invoquent l’impact des événements climatiques (tempête Xynthia, inondations dans le Var) pour justifier cette hausse. Côté santé, la consultation chez le généraliste augmente aussi pour passer à 23 euros. Certains médicaments seront moins remboursés et les tarifs des mutuelles pourraient grimper de 5% à 8%.
Toutes ces hausses vont avoir un impact sur le portefeuille et le pouvoir d’achat des Français dont les salaires n’ont pas beaucoup augmenté en 2010 en raison de la crise. Seule bonne nouvelle en ce début d’année : l’augmentation du salaire minium (Smic) qui passe à 1 073 euros net et le Revenu de solidarité active (RSA) à 466 euros. Enfin, les allocations familiales devraient augmenter de 1,5%.