Cela fait six mois que l’Espagne est sortie de la récession, mais au moment ou l’économie allemande affiche fièrement, un taux de croissance de 2,2 %, l’économie ibérique, redémarre sur un rythme beaucoup plus « méditerranéen » !
En 2008, l’Espagne fut l’un des pays européens les plus gravement touché par la crise financière. Dans le secteur de la construction, par manque de financement, des dizaines de chantiers s’étaient arrêtés du jour au lendemain. Cet été, dans les cafés de Barcelone, ou sur les plages des Baléares, l’Espagne a affiché un visage plus souriant.
Une « éclaircie », disent les experts, grâce aux bons résultats enregistrés dans le secteur touristique +4,5% en juillet 2010 par rapport à 2009. Le secteur touristique représente environ 10% du PIB espagnol, mais la saison se termine.
Rentrée sous le signe de la rigueur
En début d’année, Madrid a adopté un plan d’austérité visant à économiser 50 milliards d’Euros sur trois ans. Les salaires des fonctionnaires en ont déjà fait les frais.
Pour faire rentrer de l’argent dans les caisses de l’Etat, le gouvernement a aussi décidé d’augmenter la TVA. Une hausse, qui est entrée en vigueur en juillet, mais dont les premiers effets devraient se faire sentir cet automne. La fin des mesures d’incitation à la consommation comme le prime à la casse dans le secteur automobile pourrait peser sur l’activité du pays.
Enfin le gouvernement va s’en prendre aux allocations chômage ce qui, en période d’incertitude, ne va pas encourager les Espagnols à faire des dépenses et donc à soutenir la consommation.
Traitement de choc pour les chômeurs
L’Espagne affiche aujourd’hui un taux de chômage de 20%. Un actif sur cinq. Un record en Europe. Le double de la moyenne de la zone euro. Le gouvernement veut dynamiser le marché du travail, mais souhaite aussi inciter les Espagnols à rechercher activement un emploi.
Il vient de lancer une vaste réforme de la législation du travail. Elle généralise un type de contrat à durée indéterminée donnant droit à moins d'indemnités de licenciement, limite le recours aux contrats temporaires, introduit plus de flexibilité horaire dans les entreprises, et facilite les licenciements économiques.
Elle durcit aussi les conditions d’octroi des allocations chômages, réduisant de 90 à 30 jours le délai pendant lequel un chômeur peut refuser des offres d'emploi et de formation tout en touchant une allocation. Des mesures qui sont loin d’être populaires mais cette réforme du marché espagnol du travail était réclamée de longue date par le Fond monétaire international.