La Panda, la petite voiture du constructeur italien Fiat va-t-elle quitter les chaînes de production polonaises pour la principale usine du groupe à Pomigliano d’Arco, dans la région de Naples ? C’était l’enjeu du référendum auquel 95% des ouvriers ont participé. 62% ont voté « oui » à l’accord signé par trois syndicats et rejeté par le syndicat de gauche Fiom-CGIL qui a dénoncé « un recul social ».
Ce syndicat s’y est opposé car selon lui, les conditions du groupe Fiat pour le rapatriement de la ligne de production des Panda en Italie n’étaient pas « acceptables » et ne tenaient compte que « des exigences de l’entreprise ». Pour rendre l’entreprise de Fiat à Pomigliano d’Arco compétitive, le groupe veut imposer des conditions de travail plus difficiles, notamment en termes d’horaires.
700 millions d’euros pour relocaliser la Panda
Fiat veut notamment mettre en place dix-huit rotations afin de faire fonctionner l’usine 24 heures sur 24 pendant six jours, une augmentation des heures supplémentaires et une réduction du temps de pause. Outre l’accroissement de la flexibilité, cet accord prévoit un contrôle des arrêts maladie et une limitation du droit de grève.
En contrepartie, le constructeur automobile Fiat compte investir 700 millions d’euros pour relocaliser à Pomigliano d’Arco la ligne de la production de la Panda dont le modèle est actuellement assemblé en Pologne. Avec ce rapatriement, 270 000 voitures par an seraient assemblées dans cette usine dans la région de Naples contre 35 000 en 2009. Selon Fiat, la ligne Panda devrait garantir un emploi direct ou indirect à près de 15 000 personnes dans cette région, l’une des plus pauvres d’Italie.
Un tournant dans les rapports syndicats/entreprises
Dès l’annonce des résultats, le secrétaire général de la Cisl, l'un des a exprimé sa satisfaction. « Le travail et le bon sens ont gagné », a déclaré Raffaele Bonanni. Avant de rappeler que les travailleurs de Pomigliano sont au chômage technique depuis plusieurs semaines, avec une moyenne de 700 euros par mois d’allocations chômage.
Pour bon nombre de spécialistes du droit du travail, comme le professeur Maurizio Del Conte de l’Université Bocconi, cet accord est un précédent pour le système industriel italien : « Les relations dans le monde du travail pourraient radicalement changer en s’orientant vers une plus grande cogestion entre syndicats et entreprises ».
Mais le sort du site de Pomigliano est incertain. La direction aurait souhaiter un accord massif pour mettre en place cette réorganisation.