Ils doivent être à peu près 200 au pied de l’opéra de la Bastille, arborant pour beaucoup des masques barrés d’une croix rouge, et accompagnés du slogan « Culture en danger ». Le camion et la sono viennent d’arriver, les pancartes ont commencé à fleurir sur les marches de l’Opéra. L’annonce du report au 7 janvier, au moins, de la réouverture des salles a fait l’effet d’une douche froide pour ces professionnels du spectacle.
Officiellement, il s’agit d’éviter les flux, les brassages de publics mais ces comédiens, techniciens, musiciens et intermittents s’interrogent : pourquoi alors autoriser les brassages de populations dans les centres commerciaux ? Où est la cohérence ?
Demande d’annulation du décret
La culture n’est pas moins essentielle, soulignent ceux qui sont interrogés. L’incertitude commence sérieusement à peser sur ces professionnels, comme l’explique Ghislain Gauthier, secrétaire adjoint de la CGT spectacle. « Certains n’ont pas du tout travaillé depuis des mois et s’inquiètent pour l’avenir de leurs droits sociaux, explique-t-il. Les 35 millions d’euros de rallonge budgétaire promis par le Premier ministre Jean Castex pour le secteur sont une enveloppe conséquente mais peut-être pas suffisante ».
La CGT Spectacle qui, avec d’autres organisations, poursuit aussi le combat devant les tribunaux. Une procédure d’urgence a été déposée devant le Conseil d’État pour demander l’annulation du décret reportant l’ouverture des salles.
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