C'est avec ses portraits de petits mafieux napolitains, comme dans Gomorra ou Dogman que Matteo Garrone s'est fait connaître. Le cinéaste italien, plusieurs fois primé à Cannes, abandonne pourtant avec Pinocchio la chronique de la violence contemporaine. Mais il transforme la fable morale de Carlo Collodi en conte noir, situé dans une Italie misérable de la fin du XIXe siècle.
Le réalisateur suit le texte à la lettre, et en fait redécouvrir la substance. L’histoire de l’amour paternel d’un menuisier, Geppetto, pour un pantin de bois, qu’il considère comme son fils.
Donner vie à une bûche de bois
Visuellement, les effets spéciaux sont impressionnants et par moment d'autant plus magiques qu'ils ne reposent sur aucun artifice numérique. Matteo Garrone réussit à donner vie à une bûche de bois qui bouge, à ce nez qui s'allonge lorsque Pinocchio est surpris en flagrant délit de mensonge.
Le cinéaste respecte l'esprit du conte, tout en restant fidèle à son univers, son goût pour les figures grotesques et baroques, comme ces deux compères fripons, renard et chat, mi-homme, mi-animaux.
La surprise d’Amazon Prime
Son Pinocchio, présenté au festival de Berlin, a rencontré le succès en salles en Italie... Mais c'était avant le déclenchement de l'épidémie de coronavirus. En obtenant les droits de diffusion exclusive, Amazon Prime crée la surprise et consolide sa place de rival de Netflix.