C’est le pensionnat catholique qui forme les jeunes filles de la bonne société rwandaise. En 1973, dans cette calme et verte campagne, les pensionnaires s’intéressent plus aux garçons ou aux vacances qu’à la politique.
Atiq Rahimi filme d’abord le quotidien de ces adolescentes avant de montrer, par petites touches, comment l’horreur se mettra en place… Comme ce planteur blanc, qui croit discerner dans certaines pensionnaires des descendantes d’une reine mythique. Ou bien la jeune Gloriosa, qui répète ce que dit son père ministre, et traite de « cafard » ses camarades tutsis.
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Atiq Rahimi a tourné son film au Rwanda et cette histoire est entrée en résonnance avec la sienne. « J’ai vécu les premières années de guerre en Afghanistan. J’ai perdu mon frère et je sais ce que c’est les blessures d’une guerre. Quand je suis allé au Rwanda, j’ai ressenti ça. Par contre, ce qui était étrange, c’est comment ce peuple, après 25 ans de deuil, est arrivé à une réconciliation extraordinaire. »
Le film, soutenu par l’État rwandais, sortira en salles en France l’an prochain. Avant cela, Atiq Rahimi retournera le présenter à Kigali, à la fin du mois de novembre.
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