Un festival à deux vitesses c'est peut-être ce qui restera de cette édition sous la thématique de l'Odyssée. Des pièces au sommet de l'art du théâtre, Kirill Serebrennikov signe une ode à la liberté en hommage à un autre artiste comme lui aux prises avec les autorités de son pays le Chinois Ren Hang. Ou encore Phèdre sous forme de comédie par François Grémaud, moment réjouissant d'écriture et de jeu.
La Brésilienne Christiane Jatahy nous a embarqués à travers le monde : des migrants syriens à la forêt amazonienne. Alarmant, mais loin d'être larmoyant. La jeune Tamara Al Saadi est partie de sa double identité irakienne et française pour une pièce pleine d'humour et de poésie sur le difficile parcours d'une immigrée dans la société française.
Et puis il y a des pièces qui ont voulu d'emblée envoyer un message politique et qui ont raté le coche du théâtre. Architecture, le spectacle d'ouverture de Pascal Rambert au texte faible malgré un casting de vedettes. Akram Khan, le chorégraphe star lui succède dans la Cour du Palais des papes pour un spectacle sur la fin du monde lourd et poussif. Alexandra Badéa se penche sur la guerre d'Algérie dans une pièce qui tombe à plat. Le théâtre tribune pour la politique, ça va de soi, mais la politique seule sur le plateau ça ne fait pas théâtre.
► À écouter aussi : notre Invitée Culture aujourd'hui est la jeune metteuse en scène Tamara Al Saadi qui présente sa pièce Place au Festival d'Avignon.