« KGB, ce sont les initiales pour Komitet gossoudarstvennoï bezopasnosti, le Comité pour la Sécurité de l'État. » Bienvenue au musée du KGB, les (parfois tristement) célèbres services de renseignement de l’ère soviétique… un improbable bric-à-brac qui réunit 3 500 objets utilisés par les espions de l’époque. Mais attention, pas question d’en révéler tous les secrets.
« Tous ces objets viennent tous de l’ex-URSS, explique Daniel Putiv, le directeur du lieu. Ils ont été très probablement récupérés auprès d’anciens espions ou bien ce sont des objets volés il y a 20, 30 ans… »
Parmi les objets présentés : un télégraphe pour envoyer des SOS, une réplique du « parapluie bulgare » qui a permis d’éliminer à Londres un dissident grâce à une seringue remplie de ricine, une machine à écrire cryptée Enigma, un détecteur de battements cardiaques et de nombreux appareils d’espionnage vidéo, ainsi que l’arme la plus célèbre du KGB : « Le rouge à lèvres… du baiser de la mort. C’était vraiment l’arme typique au KGB : l’une pour l’attaque et l’autre pour la protection et ça ressemble à un rouge à lèvres classique, mais quand vous l’ouvrez et le tournez, il tire une balle. »
Un musée apolitique sur la « guerre froide »?
Depuis son ouverture, 2 000 visiteurs sont déjà venus découvrir les méthodes d’espionnage des Soviétiques. Il faut dire que le musée profite d’un contexte politique favorable avec les nouvelles tensions entre Moscou et Washington.
« En ce moment, aux États-Unis, je pense que c’est toujours dans un coin de la tête, remarque Kelly, historienne, mais je serais a priori tout de même venue, même sans ces nombreux échanges entre Trump et la Russie. Mais c’est sûr que ça ajoute un peu de piquant à cette visite. »
Karl, lui, est né en Allemagne, dans la ville de Kaliningrad, devenue depuis 1945 une enclave russe. Sa quête est toute personnelle : « je suis venu voir combien ils ont maltraité les gens. J’imagine. Je ne sais pas trop…! »
Le musée se dit pourtant apolitique. Le terme « guerre froide » n’est d’ailleurs pas mentionné une seule fois. Mais signe que les tensions sont toujours aussi vives entre les deux pays, le musée de l’espionnage à Washington a décidé d’attaquer en justice le musée du KGB à New York pour contrefaçon…