En Algérie, il y eut les émeutes de Sétif. Au Sénégal, il y eut le massacre du camp de Thiaroye et à Madagascar, une insurrection réprimée dans le sang, en 1947, par le pouvoir colonial français.
A chaque fois, les mes mêmes causes ont produit les mêmes effets. Ces soldats des colonies avaient combattu en Europe contre l'Allemagne nazie, espérant qu'on leur applique le même idéal, à savoir le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Ils durent prendre les armes pour lutter contre les colons mais à Madagascar, le souvenir de la rébellion s'est perdu. Il a même été refoulé, estime la documentariste Marie-Clémence Andriamonta-Paes.
« Pour les Malgaches, c’est un peu l’histoire d’un échec, d’un grand traumatisme, pour beaucoup, et en France, on ne vas pas se vanter d’une répression totalement surdimensionnée. Donc, oui, c’est une histoire oubliée. On ne sait même pas que cette histoire continue de hanter notre vie de tous les jours. Pourquoi, dans mon pays, on ne peut pas avoir d’opposition ? Pourquoi, dans mon pays, on parle à voix basse quand on dit… il y a des tas de petits détails qui font que, en fait, c’est cette histoire qui continue à nous faire de l’ombre », dit-elle.
Marie-Clémence Andriamonta-Paes estime que ce passé hante encore le présent de la Grande Ile. C'est pour l'exorciser et pousser les anciens à en parler aux jeunes générations, qu'elle a réalisé ce documentaire mêlant images d'archives inédites et séquences tournées, de nos jours, à Madagascar.
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