La pièce Kanata, épisode 1- La Controverse s'ouvre dans un musée d'Ottawa. Devant des œuvres québécoises qui représentent des autochtones. La question de la représentation est ainsi posée d'emblée. Qui a le droit de parler de qui? Un peu plus loin l'une des protagonistes peintres se demande : doit-on être juif pour parler des juifs, noir pour raconter l'histoire des noirs? Ainsi, Robert Lepage répond au sein de sa pièce à ses détracteurs tout en ne changeant pas sa distribution pour raconter l'histoire de son pays.
Il faut dire que la compagnie cosmopolite du Théâtre du Soleil avec des acteurs d'origine iranienne, indienne, chinoise, entre autres, se prête au melting-pot de la pièce. En 2 heures 30 minutes Lepage raconte plus d'un siècle de spoliation subie par les indigènes du Canada, enfants coupés de leurs parents, assimilation forcée menée par l'État et l'Église.
L'histoire se déroule principalement dans le quartier chinois de Vancouver où se croisent artistes, drogués, policiers, prostituées, cibles faciles d'un tueur en série. Des scènes crues alternent avec des images poétiques et Robert Lepage signe une mise en scène très visuelle dont il a le secret. Une pièce dont la tournée, au Canada entre autres, n'est pas assurée pour le moment.
► Kanata, épisode 1- La Controverse, au Théâtre du Soleil, Paris, jusqu'au 17 février 2019