En 1968, Fernando Solanas a 32 ans. Il se destinait à devenir musicien, mais a choisi finalement de s'exprimer avec les images. Il anime le groupe argentin Cine Liberacion, appelant à un troisième cinéma, ni européen ni hollywoodien. Cette même année, il réalise un documentaire-fleuve de plus de quatre heures : L'Heure des brasiers, manifeste esthétique et politique, anticolonialiste et activiste.
« La moitié des gouvernements des pays de l’Amérique du Sud ont été sous des dictatures militaires. D’où l’idée d’en faire un film historique. L’histoire était interdite, censurée, et je n’avais pas prévu d’en faire un film tellement long… »
Pendant la dictature militaire argentine, Fernando Solanas trouve refuge à Paris, jusqu'en 1983. Par la suite, il ne cessera de dénoncer les injustices, le rôle du FMI dans la crise économique en Argentine notamment. Sénateur depuis 2013, il s'insurge, dans son dernier film en date, Viaje a los Pueblos Fumigados, contre l'utilisation intensive des pesticides dans l'agro-industrie. « Quand tu perds l’étonnement et l’indignation, d’une manière imminente, tu es mort. »
À 82 ans, Fernando Solanas continue de partir chaque hiver sur les routes tourner un documentaire...
► Un état du monde, jusqu’au 24 novembre au Forum des images, Paris.