Avec notre correspondante à Washington, Anne Corpet
Marianne Silvereano est professeure de français en classe de seconde, ses élèves ont dû lire quinze livres en deux mois : les mêmes que ceux qui étaient sélectionnés pour le prix Goncourt. « C’est complètement un rite initiatique, c’est-à-dire qu’on les a réellement sortis de leur statut d’enfants pour en faire des lecteurs adultes, analyse-t-elle. Je me suis retrouvée avec les élèves à égalité, finalement : les vrais juges, c’est eux. »
Pendant des heures, les élèves ont confronté leurs opinions sur les romans et ils ont dû voter. Ils ont aussi choisi ensemble qui les représentera pour défendre leur choix à Paris : Madeleine. « Je suis contente, je sens aussi une responsabilité, dit-elle. On a tous participé à faire des fiches de lecture, des fiches d’arguments, pour qu’ensuite je puisse les utiliser à Paris pour argumenter le mieux possible et convaincre le reste des représentants que notre point de vue est le meilleur. »
Pour Paul, ce prix Goncourt des lycéens aura été une révélation : « On peut trouver du plaisir à lire, ce n’est pas juste quand notre professeur nous force à lire qu’on devrait lire, avance-t-il. Je crois que je vais calmer un peu le niveau, parce qu’on a dû lire beaucoup pour les finir, mais je vais continuer à lire ».
Le prix Goncourt des lycéens récompense les auteurs, mais aussi les membres du jury qui découvrent l'amour de la lecture : un cadeau pour toute une vie.