Avec notre envoyée spéciale à Orléans, Catherine Fruchon-Toussaint
« Mesdames et Mesdames… Puisqu’on est en majorité des femmes… » C'est sur un rire que s'est ouvert mercredi ce parlement unique à ce jour. Mais au-delà de la légèreté, il y a aussi de la gravité, car ces écrivaines sont réunies ici à Orléans dans cet hémicycle de la mairie pour partager des expériences, pour dire combien dans leur pays natal, être une femme, être auteure et écrire en français ne va pas de soi. C'est Fawzia Zouari qui a eu l'idée de ce parlement, car l'écrivaine tunisienne a senti la nécessité de ces rencontres.
« Oser le féminisme »
« Je suis une femme assez solitaire et d’écriture, explique Fawzia Zouari. C’est-à-dire que j’adore ma solitude et j’ai rarement été une militante. Mais depuis quelques années, je me retrouve sur le banc des féministes, alors que depuis toujours, j’ai dit : "Non, je ne suis pas féministe, je ne suis pas militante, j’écris." Mais les temps sont tellement durs pour les femmes ! Le recul que je constate dans nos pays, et notamment les pays du Sud ; l’islamisation des mentalités, tout cela me pousse maintenant à prendre position. J’ose le féminisme maintenant. Avant je ne l’osais pas. Maintenant je l’ose, parce que les temps nous le demandent. »
Trois jours de rencontres, mais surtout des ateliers, des commissions de réflexion à huis clos sont prévus afin que vendredi au terme du parlement soit présenté un manifeste.