De notre envoyée spéciale à Toronto,
En 2004, Michael Moore entrait dans l'histoire du cinéma avec Fahrenheit 9/11. Après avoir raflé la Palme d'or à Cannes, ce brulot anti-Bush a conquis le monde entier. Avec plus de 200 millions de dollars de recettes, il reste jusqu’à aujourd'hui le documentaire le plus rentable de tous les temps.
Difficile donc de s'étonner que le cinéaste ait voulu tirer parti de ce succès sans précédent. Ce nouveau documentaire est le frère jumeau de Fahrenheit 9/11, à ceci près : son sujet n'est plus George W Bush, mais Donald Trump. À Toronto, le public a fait un accueil triomphal à ce portrait à charge.
À sa manière, pas franchement subtile, mais efficace, Moore n'hésite pas à comparer le 45e président des États-Unis à Hitler. Le film devient plus intéressant quand le cinéaste quitte New York pour l'Amérique profonde, celle des milliers d'enfants empoisonnés au plomb dans sa ville natale de Flint, ou des lycéens survivants de la fusillade de Parkland, en Floride. Fahrenheit 11/9 sortira aux États-Unis le 21 septembre, quelques semaines avant les midterms, les élections de mi-mandat.