Ils sont Syriens, Soudanais, Congolais, Afghans. Depuis cet été, ils peuvent à nouveau peindre, écrire, répéter leur musique. « On aide des artistes en exil, donc on aide l’artiste et on aide l’exilé. L’exilé, c’est tout ce qui est administratif ou social ou psychologique, et l’artiste, c’est savoir où il en est, essayer de le reconnecter avec sa pratique, et aussi essayer de le mettre en relation avec le réseau professionnel », explique Judith Depaule, metteur en scène et cofondatrice de l'Atelier des artistes en exil.
Pendant que Waheed, Aboubakar et Noura répètent, dans un autre atelier, Omar Ibrahim, un peintre syrien arrivé en France il y a trois ans, termine une série de quatre tableaux. « Ce sont des animaux imaginaires, décrit-il, des sortes de monstres qui vivent en moi ou en vous. On essaie de les cacher, de ne pas les montrer aux autres. Pour les dessiner, j'utilise du noir et blanc : du charbon et de l'encre de Chine. Et pour le fond, du bleu ou du violet. »
L'Atelier des artistes en exil s'apprête à lancer une campagne de financement participatif pour acheter du matériel : toiles, peinture, pinceaux, tout en sachant que l'été prochain, il faudra trouver d'autres locaux. Les espaces actuels sont promis à la démolition.
Mais cet horizon est encore lointain pour les réfugiés, concentrés sur leur première exposition : « Visions d'exil » sera présentée au Musée national de l'histoire de l'immigration, à Paris, à partir de ce vendredi.