À la Biennale, ce que vous entendez, n’est pas forcément ce que vous croyez. Loin des embouteillages, les klaxons sont en fait une performance du mouvement Fluxus (un mouvement né dans les années 1960). Elle pourrait être un symbole de cette manifestation qui cherche à supprimer les frontières entre l’art et la vie, comme l’a souhaité Emma Lavigne, directrice du Centre Pompidou-Metz et commissaire de la Biennale de Lyon : « C’est dans les marges aussi qu’on sort véritablement le maximum de libertés. »
« Forever Immigrant », « Migrant pour la vie »
Mondes flottants, le thème choisi pour cette 14e édition se veut engagé et poétique. Et qui dit flottant dit eau, comme cette piscine sur laquelle dérivent des bols en porcelaine. Ils s’entrechoquent pour jouer une mélodie imaginaire, signée Céleste Boursier-Mougenot : « Cela évoque le rêve. Ce bassin est une partition. »
Marco Godinho, lui, a apposé des milliers de tampons sur les murs des entrepôts de la Sucrière avec l’inscription « Forever Immigrant », « Migrant pour la vie ». Vus de loin, ces cachets forment des nuages d’oiseaux. De près, la poésie de son geste devient un acte politique : « Chaque fois que je les installe, ils deviennent de nouveaux territoires. »
Lâcher prise dans un monde instable
Avec des créations impertinentes et des visions célestes, les artistes nous invitent à ralentir et à lâcher prise pour répondre à l’instabilité du monde. La Biennale d’art contemporain de Lyon est à voir jusqu’au 7 janvier 2018.