De notre envoyé spécial à Angoulême, Sébastien Jédor
L'ancien président français François Hollande était présent lors de cette ouverture. Il en a d'ailleurs profité pour tacler Emmanuel Macron, conseillant à son successeur de ne pas faire de réformes « brutales », « dès lors que la croissance est forte ».
La première dame de Côte d'Ivoire, Dominique Ouattara, pays à l'honneur cette année à Angoulême, était également là. Quant au film d'ouverture, il était à l'image du festival, engagé et grand public : Au revoir là-haut, d'Albert Dupontel, adapté du roman de Pierre Lemaître, couronné par le prix Goncourt.
Le 9 novembre 1918, deux jours avant l'armistice de la Première Guerre mondiale, le lieutenant Pradelle envoie ses troupes à l'assaut des tranchées allemandes sur la sinistre côte 113. Une bataille de plus, une bataille de trop, une bataille parfaitement inutile.
Englouti dans un trou d'obus, le soldat Maillard s'en sort miraculeusement. Son compagnon d'armes, Péricourt, finit avec la mâchoire arrachée, défiguré, une « gueule cassée ».
« Quelle connerie la guerre »
Après-guerre, Pradelle, interprété de manière machiavélique par Laurent Laffitte, fera fortune en rognant sur le prix des cercueils dans les cimetières militaires. Maillard et Péricourt, eux, rêvent de vengeance et montent une arnaque aux monuments aux morts.
Albert Dupontel, qui joue lui-même le soldat Maillard, est un habitué des films déjantés : Bernie, Enfermés dehors, 9 mois ferme, etc. Au revoir là-haut est en apparence plus classique, mais, comme une grenade dégoupillée, il renferme tous les thèmes chers au réalisateur.
On y retrouve son goût prononcé pour l'anarchie, l'irrespect envers la bourgeoisie, représentée ici par la kyrielle des profiteurs de guerre. Un film dont la devise pourrait être, comme un vers de Prévert : « Quelle connerie la guerre ».