Jean Rouch avait attrapé le virus de cinéma sur un chantier au Niger, dans les années 1940, en assistant à un rituel pour Dongo, le génie du tonnerre qui venait de foudroyer dix ouvriers. Avec une caméra légère, l’ingénieur - occidental et rationaliste - se met alors à parcourir l’Afrique dans tous les sens.
C'est le début d’une filmographie qui va chroniquer tous les changements survenus en Afrique de l’Ouest, de la colonisation aux Indépendances, et débusquer derrière l’histoire factuelle une mythologie vivante : rites de possession, magie et surnaturel, comme dans Au pays des mages noirs, Bataille sur le grand fleuve, ou encore Les Maîtres fous, qui fait scandale en 1952.
Rendre le cinéma à ceux qu’on filme
Jean Rouch filme comme il respire, tourne avec les moyens du bord, entouré de ses copains, complices et co-réalisateurs Damouré, Lam et Tallou, que l’on retrouve dans Moi, un Noir, en 1958. Car pour Jean Rouch, faire du cinéma est d’abord et avant tout rendre le cinéma à ceux qu’on filme.
L'ethnologue et cinéaste français meurt finalement le 18 février 2004, des suites d’un accident de voiture dans ce pays qu’il adorait, le Niger, à l'âge de 86 ans. Il aura inspiré des centaines de cinéastes dans le monde, et surtout en Afrique. Ci-dessous, voici le témoignage de deux d'entre eux, recueilli par Radio France Internationale.
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► Lire, écouter et voir sur RFI :
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