Get out, c’est l’histoire d’un petit film qui devient un phénomène de société. Sans stars majeures, réalisé par un comique noir américain, le film de Jordan Peele est devenu en quelques semaines, à l’image de La La Land, le symbole d’un retour festif du public dans les salles de cinéma.
Une histoire tordue sur fond de racisme
Habile et furieusement malin, Get out ressuscite le cinéma parano des années 1970 avec une histoire tordue sur fond de racisme. Tout commence par la présentation de Chris, jeune photographe new-yorkais, à la famille bourgeoise très blanche, de sa petite amie Rose. Ils ne sont pas racistes avait prévenu Rose. Non, ils ne sont pas racistes, mais un peu trop gentils, un peu trop paternalistes, et même leur attention envers Chris a quelque chose d’un peu glaçant. Enfermé, dans cette grande et belle demeure, cernée par le foret, le jeune passe vite de l’inquiétude à la paranoïa et de la paranoïa à la terreur pure et simple.
Toutes les inquiétudes de la communauté afro-américaine
Get out est un peu la somme de toutes les inquiétudes de la communauté afro-américaine, de ses colères, du mouvement Black Lives Matteraux Oscars « so white », plongées dans l’acide d’une satire qui va peu à peu virer à l’horreur d’une machination digne de Frankenstein. On sursaute, on tremble, on rit d’effroi avec cette comédie formidable qui nous rappelle que l’horreur peut aussi se cacher sous le politiquement correct.