Du mento au dancehall en passant par le ska, le rock steady, ou le dub, et bien sûr le reggae, place à toutes les musiques jamaïcaines à la Philarmonie. C'était le souhait du commissaire, Sébastien Carayol : faire connaître au grand public la richesse culturelle de cette île minuscule des Caraïbes, et aussi les inventions bricolées par les musiciens de Kingston dès les années 50 avec les sound systems, ces discos mobiles aux enceintes surdimensionnées.
« Ce qui se crée dans les musiques jamaïcaines, ce sont des innovations qui sont reprises systématiquement dans toutes les musiques urbaines, y compris aujourd’hui : la naissance de la culture deejay, parler de façon saccadée sur les instrumentaux, une façon de triturer la musique, et de rajouter des effets sonores. Tout cela a beaucoup été utilisé dans d’autres musiques », explique Sébastien Carayol.
Une histoire musicale toute en couleur, comme l'est cette exposition : films, photos et quantité d'objets ont été rassemblés. La guitare en forme de mitraillette M16 de Peter Tosh, l'ancien acolyte de Bob Marley, par exemple. Des studios mythiques de l'île sont reconstitués. Un sound system interactif permet même au visiteur de se mettre dans la peau d'un deejay jamaïcain.
« Jamaica Jamaica ! De Marley aux deejays », Philharmonie de Paris (Cité de la Musique) du 4 avril au 13 août 2017.