Quand l'Afrique se filme, elle pose la caméra là où ça fait mal. Sur les violences policières par exemple, dans Innocent Malgré tout, de Kouamé Jean de Dieu Konan, un ramasseur d'ordures d'Abidjan est injustement accusé du meurtre de la fille d'un ministre.
Dans La forêt du Niolo d'Adama Roamba, l'un des trois films burkinabè en compétition, c'est la rapacité des dirigeants africains qui est pointée : un ministre est prêt à ravager toute une région et à risquer une catastrophe écologique, pour en vendre le sous-sol regorgeant de gaz naturel aux Chinois.
Dans l'Orage africain, de Sylvestre Amoussou, ce sont les Français qui en prennent pour leur grade : dans la République imaginaire du Tangara, le président nationalise les multinationales qui exploitent pétrole, gaz naturel et coltan. Fureur des Occidentaux, qui complotent pour le renverser et n'hésitent pas à déclencher une guerre civile. L'Orage africain est un brûlot, une charge sans nuance, mais il ne manque pas d'efficacité. Comme tous les autres films manifestes de ce 25e Fespaco, il a été chaleureusement applaudi par le public.