Thérapie de choc à Paris

Sous le pseudonyme de Lolita Meyer, un écrivain fatigué publie des histoires érotiques.

En Afrique du Sud, un de ses romans classiques est en compétition pour un prix littéraire, mais Willem Prins sait qu’il ne décrochera pas la timbale. A quoi sert d’écrire ? Il songe à en finir.

Mais voilà qu’un livre de Lolita Meyer est traduit en français. Prins se rend donc à Paris pour une séance de signature en novembre 2015. Il y rencontre, entre autres personnages excentriques, Jackie, une compatriote métisse, lesbienne et délurée. Ils se retrouvent pour dîner au restaurant La Belle Equipe. L’attentat survient peu après leur départ.

Ils passent le reste de la nuit à discuter. Au cours de ses pérégrinations dans la ville, en état de choc mais étrangement calme, Prins finit par accepter son âge (60 ans) et surtout ses talents moyens.

A Paris, il retrouve aussi son fils qu’il a négligé. Ce dernier lui annonce qu’il part pour l’île grecque de Lesbos s’occuper des réfugiés. Une touche de sérénité ponctue la fin du voyage.

Le roman évite les clichés sur Paris. Il tient essentiellement par la verve de Marita Van der Vyver. Cette Afrikaner énergique a secoué le monde littéraire sud-africain en 1992 avec les histoires de Griet, une trentenaire qui cherche à se suicider. Un ton libre et cocasse sur un sujet qui ne l’est pas, du style : « Si je me fais sauter le caisson, qui nettoiera derrière moi ? »

Elle vit dans la Drôme depuis son mariage avec un Français. Sa plume touche aux genres les plus divers : livres pour enfants, descriptions de la vie en France, livres de cuisine et bien entendu des romans, tous en afrikaans.

Marita Van der Vyver, Misverstand (en anglais You lost me), Penguin 2017
 

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