« Elle est en prison, mais ses livres sont libres ». Voilà un des slogans récemment proclamés à Istanbul. Arrêtée le 16 août dernier, Asli Erdogan est en effet incarcérée pour avoir écrit dans un journal engagé qui d'ailleurs a été fermé depuis.
Avec des dizaines d'autres intellectuels inquiétés, la romancière de 49 ans subit l'énorme répression du régime, mais plus que les autres, elle en paie le prix fort. Isolée dans une cellule, sans soins, sans médicaments, sa santé est fragile, sans contact extérieur, si ce n'est, exceptionnellement, sa mère et ses avocats.
Une campagne d’envoi de cartes postales
Celle qui est devenue le symbole de toutes les victimes de la censure est en train de perdre le droit pour lequel elle s'est tant battue : le droit d'expression. Dans une lettre écrite derrière les barreaux, elle lance un cri : « Nous avons besoin de soutien et de solidarité ». Et de fait, à l'approche des fêtes de fin d'année, une opération a été relancée.
« C’est une campagne d’envoi de cartes postales à Asli Erdogan et Necmiye Alpay, explique l’écrivain turc Hakan Günday. Cela va servir à quoi ? Eh bien, cela va servir peut-être à ce qu’elles se sentent un peu moins seules. »
Car la linguiste et traductrice Necmiye Alpay est aussi incarcérée comme Asli Erdogan. Leur procès s'ouvre le 29 décembre.
Pour leur écrire une carte postale, voici l'adresse de la prison où elles sont incarcérées :
Aslı Erdoğan - Necmiye Alpay
Bakırköy Kadın Kapalı Tutukevi
C-9 koğuşu
Istanbul Turquie
► Le 4 janvier 2017, les éditions Actes Sud publient un nouveau recueil rassemblant 27 textes d'Asli Erdogan parus au cours des dix dernières années: Le silence même n'est plus à toi, 176 pages.
► Écouter l’interview avec l'écrivain Hakan Günday, il est notre Invité Culture