Kaïsha Essiane prend corps à la Triennale Danse l’Afrique Danse

La dixième édition de la Triennale Danse l'Afrique Danse vient d’ouvrir ses portes à Ouagadougou, au Burkina Faso. Jusqu'au 30 novembre, le festival réunit plus de 300 artistes de 20 pays différents, principalement du continent africain. Parmi les jeunes créateurs, la chorégraphe et danseuse Kaïsha Essiane s’est imposée avec une pièce audacieuse, « XXL ». L’artiste ronde et aux formes généreuses a décidé de faire de son corps hors normes dans la danse le propos même de sa pièce.

De notre envoyée spéciale à Ouagadougou,

Kaïsha Essiane, assise au milieu de la scène, regarde le public droit dans les yeux, elle tourne sur elle-même et offre aux regards sa rondeur assumée.

« Tu es vraiment danseuse ? »

« Chaque fois quand je me suis présentée au public comme danseuse, les gens avaient des appréhensions avant même de me voir sur scène ou de connaître mes compétences. Ils avaient des appréhensions et la question qui revenait tout le temps était : ‘Tu es vraiment danseuse ?’ Un jour, j’ai fait une audition et je suis arrivée avec plein de danseurs, je m’étirais. Et il y avait des danseurs qui sont venus me demander : ‘Qu’est-ce que tu fais là ?’ C’est à ce moment-là que cela a déclenché cette envie d’exprimer ce ras-le-bol d’une image qu’on a du corps, qui peut parfois créer des blocages. Moi, je voulais exprimer cela sur scène. »

Et la danse devient beauté

Kaïsha attrape des parties de son corps : ventre, seins, fesses, les met en avant dans une danse tour à tour agressive et gracieuse. Son corps bien en chair qu’elle impose d’abord dans un mouvement fort et violent se délie tranquillement dans une gestuelle souple. Et la danse devient beauté, les formes d’un corps hors normes se transforment en grâce. Dans une chorégraphie audacieuse.

► Ecouter l'interview avec Kaïsha Essiane
La 10e édition de la Triennale Danse l’Afrique Danse, à Ougadougou, Burkina Faso, du 26 au 30 novembre 2016.

 

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