C’est l’une des rencontres les plus improbables jamais organisées au cinéma. Celle de Gérard Depardieu, monument national français et monstre sacré du 7e Art, et de Sadek (alias Far’Hook), un tout jeune débutant, rappeur de son état. Dans Tour de France, le premier incarne Serge, un menuisier fatigué qui aime les peintres paysagistes du XVIIIe siècle, la musique de chambre, mais n’hésite pas à proclamer sa haine des étrangers. Mais voilà qu’un concours de circonstances va le forcer à entamer un périple sur les routes de France avec ce jeune rappeur arabe qu’une bagarre a obligé à se mettre au vert.
Le rapprochement entre deux hommes
De Dieppe à Marseille, nos deux protagonistes vont passer par toutes les étapes de la cohabitation, de l’hostilité radicale à la complicité, puis à l’amitié. L’enjeu du film ne fait aucun doute, mais la naïveté et l’optimisme avec lequel Rachid Djaïdani raconte cette histoire, son refus de second degré ou d’ironie rend plausible puis peu à peu désirable, le rapprochement entre les deux hommes.
La délicatesse du film franchit presque tous les obstacles des situations convenues, grâce aussi à l’alchimie et à la complicité évidente entre ses deux comédiens principaux pour rendre hautement contagieux le désir de croire à cette histoire.