Dans son troisième roman Vol à vif, le Malgache Johary Ravaloson revient sur le parcours de Tibaar. Le jeune dahalo, ces voleurs de zébus du sud de Madagascar, était l'un des personnages de La porte du Sud, une nouvelle sur un vol de zébus qui tourne mal, récompensée en 1999 par le grand prix de l’océan Indien.
« J’ai eu un prix grâce à cette nouvelle. C’était une résidence dans la région où se déroule l’histoire. Du coup je suis retombé dedans, j’avais envie d’amplifier cette histoire, d’aller un peu plus en profondeur puisque j’ai eu l’occasion de rencontrer ces gens, retrace Johary Ravaloson. C’est un peuple particulier de Madagascar, c’est ce qu’on appelle les Baras, cela veut dire " libre " en malgache et c’est de cette liberté dont j’ai envie de parler dans Vol à vif. »
Et pour une fois, le récit adopte le point de vue du dahalo, ces bandits qui font régulièrement la Une des journaux malgaches. « On en fait des bêtes méchantes et féroces dans la presse, mais ce sont aussi des hommes comme n’importe qui, réhabilite le romancier. Et je tenais à faire voir qui est ce Tibaar, à raconter comment il en est arrivé-là. »
Le livre est donc une plongée dans le monde des trafics, des intrigues, de la corruption et de la violence, mais également de la spiritualité, des rites ancestraux et animistes qui font toute l'âme de Madagascar.