Entre la peur et la volonté de résister, les spectateurs hésitent. Ce sont les salles de concert grandes et petites qui souffrent le plus. Car le vendredi 13 novembre au Bataclan, un moment de partage musical festif s’est transformé en scène de crime.
Les responsables du Prodiss, le syndicat d'employeurs du spectacle musical et de variété, relèvent ainsi une baisse de fréquentations de plus de 50 %. Ils réclament 50 millions d'euros d'aide pour compenser le manque à gagner et pour assurer la sécurisation des salles, avec l’installation de portiques électroniques, le recrutement de vigiles et l’instauration de billets nominatifs.
Les grandes maisons de musique classique sont plus épargnées, mais les réservations sont en berne. Ici comme à l'Opéra, le public de province et les spectateurs étrangers ne sont pas au rendez-vous. Le théâtre public, qui fonctionne avec beaucoup d'abonnés, tient bon, mais les salles privées parisiennes font grise mine. Le temps du deuil est peu propice au divertissement.
Les musées non plus ne font pas le plein. D'autant que les scolaires n'ont plus le droit de sortie. Les spectacles familiaux ou pour jeune public, habituellement très fréquentés en décembre, sont les plus délaissés. Reflux temporaire ou phénomène durable ? Il est encore un peu trop tôt pour le dire.