Des images satellites et l'afflux d'objets antiques observé sur les marchés clandestins témoignent d'un « pillage à l'échelle industrielle » en Syrie, via des « milliers de fouilles archéologiques illégales », a déclaré Mme Bokova lors d'une conférence sur le sujet à Sofia.
« Limiter le trafic d'objets d'art est en ce moment la priorité numéro un », d'autant qu'il « sert au financement des extrémistes », a souligné la directrice générale de l'Unesco, qui a appelé les pays membres de l'Union européenne, en particulier, à « consolider leur législation pour arrêter ce trafic », soulignant qu'ils avaient « beaucoup » à faire dans ce domaine.
Parallèlement aux destructions à caractère idéologique de sites antiques, l'organisation Etat islamique se livre à un important trafic marchand d'objets anciens, excavés de façon sauvage dans ce pays au très riche patrimoine antique, et qui le finance au même titre que les trafics d'armes, de pétrole ou d'êtres humains.
« De nombreuses images prises par satellite (...) montrent des sites archéologiques en Syrie parsemés de milliers de fouilles archéologiques illégales, littéralement des trous, qui témoignent d'un pillage à l'échelle industrielle », a témoigné Mme Bokova.
Outre les importants revenus générés, cette activité « fait partie d'une stratégie de purge culturelle, pour détruire le passé, le présent et l'avenir de cette région connue comme un berceau de la civilisation humaine », a-t-elle souligné.