6 000 ans d’histoire menacés de disparition. Après les dommages de la guerre du Golfe, après ceux de la guerre en Irak, on assiste aujourd’hui à la destruction et au pillage systématique par l’organisation Etat islamique des sites irakiens, ceux de l‘ancienne Mésopotamie.
Tablettes, mosaïques, bijoux, monnaie...l’Icom, le Conseil international des musées, vient de publier la liste d’une centaine de biens culturels en péril. Un véritable désastre archéologique, car loin de tout détruire, l’organisation Etat islamique pille tout ce qu’elle peut emporter avant d’alimenter le trafic illicite des œuvres d’art par l’intermédiaire de réseaux mafieux.
Un trafic qui est d’ailleurs l’une de ses principales ressources financières, après le pétrole. C’est d’ailleurs dans cet objectif que l’Icom diffuse cette liste rouge. Elle doit permettre aux douanes, aux polices du monde entier et aux spécialistes de repérer les objets volés en vente chez les antiquaires et sur internet, afin d’empêcher leur exportation illégale sur le marché de l’art.
Anne-Catherine Robert-Hauglustaine, la directrice générale de l’Icom, dénonce une situation dramatique : « nous avons une avancée de l'Etat islamique qui nous fait craindre une prise beaucoup plus importante et nous sommes en train de parler d’une prise à un niveau politique. Donc ce n’est plus seulement des villes qui sont en danger, ce sont des zones complètes. Nous parlons beaucoup de Palmyre pour le moment, mais nous avons aussi la nécessité de faire une protection sur les sites archéologiques avoisinants. »
Elle s'inquiète notamment du devenir des objets comme la monnaie ou les céramiques. « Enormément d’objets sont menacés. Il est vrai que les objets de petite taille, comme la numismatique, sont malheureusement très faciles à déplacer. Nous avons aussi connaissance de fouilles archéologiques liées à ces zones là pour lesquelles ces objets sont en train de disparaître. Donc on parle beaucoup de céramiques qui sont en train de disparaître et de faux qui sont en train d’être remis sur le marché », déplore-t-elle.