RFI : Les Francophonies en Limousin misent sur l’audace, la créativité et l’innovation pour faire évoluer la francophonie. Est-ce que le Groupe des ambassadeurs francophones en France (GAF) partage cette vision ?
Christian Ter Stépanian : Le GAF s’est donné la mission d’être au service de la diversité culturelle. Notre présence ici à Limoges à l’occasion du Festival des Francophonies en Limousin est liée à cet exercice et ce travail qui a été mené dans la durée par les organisateurs de ce festival au service de l’expression de cette diversité culturelle francophone. Nous sommes là pour témoigner notre soutien à cette initiative et à ses organisateurs.
Quand vous avez assisté à la première mondiale du premier opéra circassien, Daral Shaga, qui nous surprend avec des sauts incroyables et une volonté féroce de dépasser les murs et les frontières, vous vous y reconnaissiez ?
C’est un travail de création sur une thématique très porteuse. Nous apprécions cela et le Festival des Francophonies est justement le cadre de l’expression d’une activité créative.
Quel est le budget dont dispose le GAF pour mener des actions dans le domaine culturel ?
Le GAF s’est créé en février dernier et regroupe les ambassadeurs des pays membre ou observateurs de la Francophonie en France et des représentants des pays auprès de la Francophonie. Le GAF n’a pas de budget. C’est sur la base d’un engagement volontaire que le groupe s’est créé, mais notre travail c’est justement de présenter cette francophonie à travers cette diversité. La première manifestation culturelle que nous organisons, ce sont les Automnales francophones qui auront lieu en octobre à la Cité universitaires de Paris, avec la participation d’un grand nombre de délégations et toute une série d’activités culturelles dont un grand concert de la diversité le 8 octobre avec des artistes de tous les continents de la Francophonie.
Vous êtes aussi le représentant personnel du président de l’Arménie au Conseil permanent de la Francophonie. Depuis 2012, la République arménienne est devenue un membre à part entière de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Qu’est-ce que cette adhésion a changé pour l’Arménie au niveau culturel ?
En Arménie, il y a une adhésion très forte à la francophonie qui s’est développée à partir d’une francophilie très développée au sein de la population. Par exemple, à l’occasion de la Journée internationale de la Francophonie, les événements organisés prennent de plus en plus d’ampleur. Au début, on avait fait une semaine. Aujourd’hui, c’est toute une saison culturelle. Et tous les acteurs y participent : les écoles, les universités, le ministère de la Culture, les élus, les communes. C’est devenu un événement culturel important. Pour nous, c’est une ouverture vers un monde avec lequel l’Arménie n’avait pas beaucoup de rapports. C’est cette ouverture vers le monde qui est importante. Et cela offre un cadre de coopération supplémentaire.
Il y a régulièrement un débat sur la question : peut-on promouvoir la francophonie en utilisant une autre langue ? Peut-on, par exemple à l’université, transmettre les valeurs de la francophonie en anglais ?
Pour nous, ce qui est important, c’est d’avoir une vision large des choses. Par exemple, nous avons en Arménie une université française. Pour y entrer, la maîtrise de la langue française n’est pas obligatoire. Par contre, les étudiants qui y entrent doivent, au terme de leurs études, maîtriser la langue française. C’est une approche ouverte. Cela signifie que les francophones, les anglophones ou les germanophones peuvent entrer dans l’université française, mais au terme de ce cursus universitaire, nous avons des étudiants qui sortent avec une maîtrise de la langue française. Donc c’est une approche large qu’il faut avoir.
Le programme de la 31e édition des Francophonies en Limousin, du 24 septembre au 4 octobre à Limoges et en région Limousin.