Il vient de fêter à Paris les 20 ans de la Fondation Cartier qu’il avait construite après être devenu célèbre avec l’Institut du monde arabe et sa façade à moucharabiehs en 1987. Actuellement, Jean Nouvel est en train de terminer la Philharmonie à Paris et le Louvre Abu Dhabi qui ouvriront en 2015. Mais visiblement, même à 69 ans, rien n’arrête le créateur à la tête chauve et aux habits noirs d’élargir sa collection de superlatifs architecturaux.
L’ambitieux bâtiment de 200 mètres de long aura une superficie de 130 000 mètres carrés pour accueillir autour de 100 000 pièces allant de l’ère Ming (1368-1644) jusqu’à l’époque contemporaine : peintures, estampes, gravures, sculptures, objets, artisanat, vidéos, etc. Les galeries du musée seront consacrées aussi bien à l’art contemporain et moderne qu’aux arts populaires, l’histoire chinoise, du peuple, des minorités ou des héros.
Jean Nouvel, jadis l’un des fondateurs du mouvement « Mars 1976 » pour un renouveau de l’architecture en France et prix Pritzker en 2008, explique qu’il s’est inspiré de la calligraphie chinoise pour trouver le concept pour le Musée des Arts de la Chine. « Le Namoc s’inscrit dans l’espace comme un fragment d’idéogramme qu’un artiste aurait longuement travaillé pour lui donner tout à la fois cette impression de maîtrise et de volontaire inachèvement : il s’impose en se décollant du sol, il s’inscrit dans le ciel », définit l’architecte son idée. Le musée sera doté d’un jardin intérieur protégé par une résille et couvert par un plafond or peint et gravé, « inspiré des grandes toitures et des plafonds peints traditionnels que l’on perçoit de loin ». À côté du bâtiment, 153 drapeaux rouges seront plantés sur une petite colline.
C’est Mme Liu Yandong, vice-Premier ministre chinois en charge de la Culture, qui avait annoncé le lancement des études et de la réalisation du Namoc le 18 septembre, lors de sa visite à Paris. La future institution culturelle phare de la Chine sera réalisée avec le Beijing Institute Architecture Design.